tu fais du Bayard !
Un cri de guerre chez nous !
Et que les choses soient dites tout de suite : en rien une critique !
Bayard, c'est ainsi que notre disque dur de jeunes lecteurs, de futurs citoyens a été formaté.
J'en veux pour preuve les montagnes d'Okapi qui s'empilent dans le grenier de Rennes chez "mamie galette", les premiers J'aime lire que je commande sur ebay tant leur souvenir est fort - Un caramel pour deux, j'en pleure encore -, les dialogues des premiers Tom Tom et Nana que l'on connait encore par coeur avec mes soeurs - la poupée Ouais et l'assassin Ohhhh, un film fortement déconseillé aux enfants ! -, les Dis-moi Denys, les Grabotte et Léonidas, les Astrapi et Astrapan (oui j'ai construit le premier chateau fort)...
On est des bébés bayard comme le dit souvent jm. Et je peux vous dire que ça construit. Un peu la même enfance, beaucoup de mêmes références, mine de rien ça crée des liens. On sait se parler. Et dans notre projet, là, quelque part, il y a toujours Bayard.
Ensuite, jm y a travaillé de nombreuses années. Astraclic, Phosphore... puis les seniors... Une vie professionnelle riche et créative.
Moi, malgré mes - nombreuses - tentatives désespérées, je n'ai jamais pu y entrer. C'était mon rêve ! Du coup, je me suis vengée, je leur ai piqué un salarié !
C'est autour de Bayard que l'on s'est rencontrés. Grâce à Alain à qui on pense si souvent. Et à cause d'un mémoire sur les premiers journaux ados en ligne. Mémoire resté dans un tiroir.
Bayard n'est jamais très loin. Toujours là à portée de main. Dans tous les magazines et livres qui jonchent le sol des chambres des enfants - on a su transmettre. Toujours là, à portée de tête. Tiens, je vais écrire ça comme ça et...
Non, justement, attention, on ne doit pas faire du Bayard !
C'est devenu notre cri de guerre !
Et pourquoi donc ? Parce que Bayard fait très bien ça tout seul. Bien mieux que nous. Et que faire sa place dans ce monde, ce n'est pas copier les grands. C'est trouver notre identité.
Mais la facilité guette... Alors l'un des deux a toujours ce cri soudain : Ah non ! Tu fais du Bayard, là !
Bien sûr, on ne s'en détachera pas facilement. Et ce n'est pas la volonté. On l'aime et on la défend, cette intertextualité, les textes qui nourrissent, qui remplissent et qui resurgissent même au-delà des nouveautés.
On a envie de garder cet héritage, d'en être digne... Une sacrée base de départ commune qui, si elle n'existait pas, n'aurait peut-être jamais vu naître notre épicerie.
Mais l'envie aussi de devenir des bébés bayard qui poussent un peu la main des parents en disant : "Non, maintenant, moi, je veux faire tout seul ! Je veux faire tout seul sans toi, comme un grand !"