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L'épicerie de l'orage
19 décembre 2012

Montreuil, l'after

montreuil2012

 

Montreuil, c'est maintenant très très loin. On est déjà tout tourné vers l'an prochain.

Depuis que l'on est rentré, on n'a pas arrêté. Parce que Montreuil, c'est aussi l'after. Tout ce qu'on a laissé en plan et dont il faut s'occuper. Et surtout tout ce que cette semaine a engendré (commandes, contacts, projets, etc.) et dont il faut s'occuper... aussi ! 

On va dire pour résumer qu'après cette année en dents de scie, cette semaine au Salon nous a vraiment remis en selle. Pour tout un tas de raisons, j'y suis allée en traînant des pieds... et Montreuil m'a rattrapée. 

Il est un peu tard maintenant pour en faire un billet détaillé mais je crois vraiment que ce que l'on retiendra c'est ce bain bouillant dans lequel on a plongé avec délices et qui nous a fait retrouver le chemin.

L'accueil tellement enthousiaste de nos lecteurs, ceux qui sont venus exprès nous voir, ceux qui nous ont découverts. Nos derniers titres ont été aimés, dévorés, emportés (le stock de La vie prévu pour le Salon a fondu comme neige au soleil et nous n'en avons pas eu assez pour terminer la semaine, c'est dire !). Et le calendrier de Papillon maintes fois admiré et complimenté...

Et les parents, les libraires, les bibliothécaires, les enseignants, les créateurs... Chaque échange nous porte. 

Il y a eu ces belles séances de dédicaces, Jennifer qui a ouvert le bal et s'en est tirée de main de maître -j'ai trouvé très touchant que cette jeune fille brillante qui prépare des concours si difficiles prenne tellement à coeur ce moment de signature-, Lisa et les blogueuses, Papillon avec sa jolie boîte remplie de ses créations. Merci encore à vous trois ! 

Tous ces amis qui viennent, ceux qui sont arrivés avec l'épicerie, ceux qui sont là depuis bien longtemps avant, ceux qui sont là depuis toujours. C'est aussi ça, ces retrouvailles, ces embrassades, les manteaux qui s'empilent à l'arrière de notre stand, les envies de se voir plus, et finalement se dire que c'est déjà ça, le fil ne se rompt pas et Montreuil devient comme un rendez-vous qui donne un petit tour de vis aux liens qui se distendent parfois. Et on repart pour une année, avec la certitude de la revoyure prochaine et du lien ténu. 

Et puis cette famille tout autour, dans laquelle on entre peu à peu. Ces projets qui naissent parce que des gens talentueux ont envie de venir travailler avec nous, ces projets qui verront le jour parce que d'autres éditeurs nous tendent la main. (Bon, bien sûr, il y a aussi des portes qui claquent et des claques qui se perdent mais ça c'est une autre histoire... ;-) ). Tout ne deviendra peut-être pas réalité, mais c'est une semaine où les idées fourmillent, où l'air se charge d'envie, et on est tellement nombreux à phosphorer dans ce lieu clos que la contagion est inévitable. 

Et puis au final, il y a quand même ce public auquel toutes nos créations sont consacrées. Ils sont bien là, tous ces minots à arpenter les allées, on râle un peu parce qu'ils touchent à tout, on rigole bien parce qu'ils posent des chouettes questions, on râle carrément parce qu'un groupe nous demande pour la 367877876878ème fois de la journée si on a des affiches gratuites, on discute beaucoup parce que mine de rien, ils viennent les feuilleter vraiment nos livres et ont tout un tas de remarques pertinentes à faire à leur sujet, la discussion s'engage...

Et puis, il y a eu ce petit moment-là. Un illlustratrice très connue et très chouette, qui vient nous voir en nous disant : "Ah, l'épicerie de l'orage, vous existez donc vraiment !" On la regarde, un peu interloqués. "Oui, j'ai lu votre interview dans Psychologie magazine et je me suis toujours demandée si ces journaux inventaient leurs témoignages. Et je me rends compte en vous voyant ici à Montreuil que oui, vous existez vraiment, et que l'histoire racontée doit être vraie !"

On a bien ri avec elle mais finalement, cette petite phrase résume à elle seule ce que cette semaine a été pour moi.
Oui, ce Salon -au delà de la reconnaissance superficielle que l'on peut en tirer en voyant notre nom accolé à ceux des éditeurs jeunesse reconnus, ça c'est assez simple finalement- ce Salon nous fait exister. Il nous tire de notre solitude marseillaise, il nous met face à nos lecteurs, il nous oblige à nous questionner. Il nous bouscule, il nous nourrit. 
On sait pourquoi on est là, ce qu'on y fait, vers où on souhaite désormais aller. Montreuil, c'est le moment où je redirige toute la barque.

Et au-delà de ce simple Salon, l'univers de la littérature et de la presse jeunesse nous montrent -souvent - quand elle remplit sa misson- une autre voie. Je me suis dit souvent en me baladant dans les allées, heureusement que ce monde parallèle existe. Loin de l'école souvent trop rigide, d'un quotidien trop bien réglé ou carrément foutraque, d'une famille comme ci, d'une société comme ça. J'ai vu partout où j'ai posé mes yeux (mais j'avoue, j'ai sélectionné) : tu peux rêver, tu peux être différent, tu peux être brinquebalant, t'as peur du loup ou tu aimes le noir, quoi qu'il en soit, tu as ta place, tu peux y croire. La production jeunesse offre ce que je suis venue, ce que l'on est venu y chercher : un autre regard possible. Sur le monde, sur les autres et finalement -et en ce moment, je me dis que c'est ça le plus important- sur soi. Moins formaté, plus respecteux, tellement créatif. 
Que disait-elle déjà ? "Vous existez vraiment". Avec la place de choix que l'univers est censé vous accorder, qui que vous soyez

Et un merci particulier à Gaëlle qui sur son blog a parlé de l'emplacement du grand marché. Cette année, c'est vrai, les petits éditeurs étaient vraiment exilés. Je ne suis pas sûre qu'une meilleure signalétique et qu'un changement de couleur de moquette règleront le problème. C'est une philosophie globale.
Comment a-t-elle dit déjà ? "Exister", "Exister vraiment" au coeur du grand système, tout petit, tout petit rouage indispensable de la machine, avec la place de choix que l'on veut bien vous accorder. 

Les photos qui illustrent ce billet ont été prises par Camille, photographe officielle de l'épicerie ;-)

 

montreuil2012-2

 

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Commentaires
L
J'aime ce billet parce qu'on sent bien cette force et cette vie qui vous portent. Parce que tout ce que tu écris est vrai. Et que je suis heureuse de faire, un tout petit peu, partie de cette aventure-là. La belle aventure.
P
Ca fait vraiment plaisir de lire ce billet. De lire que malgré les embûches qui ont semé votre parcours, malgré la fatique et la logistique compliquée engendrées par le salon, vous êtes toujours aussi motivés et enthousiastes. Peut-être même encore plus qu'avant ?<br /> <br /> Et quelle joie de pouvoir enfin vous rencontrer "en vrai" ! Moi aussi, aujourd'hui je peux témoigner : vous existez vraiment ! :-)<br /> <br /> Très belle fin d'année aux épiciers et que des bonnes choses pour l'année qui pointe le bout de son nez.<br /> <br /> Je vous embrasse
A
Joyeux noël les épiciers,<br /> <br /> à tout bientôt<br /> <br /> <br /> <br /> (mais c'est qui cette illustratrice super connue super sympa?!!!)
P
Joyeux Noël, les épiciers ! Je suis heureuse de lire ce petit billet.....
R
C'est bien de sentir votre enthousiasme, <br /> <br /> nous aussi, nous sommes dedans jusqu'au cou et bien heureux de l'être, <br /> <br /> et ça fait chaud au cœur de voir qu'on n'est pas les seuls. <br /> <br /> Votre belle énergie augure bien pour cette nouvelle année.
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