Hubert, ses carnets, le mistral, et moi
Certes, c'est Hubert, c'est Nyssen, c'est Actes Sud, c'est la seule maison d'édition installée en région qui rivalise avec les grandes, les parisiennes.
On ne les présente plus.
Mais ce que l'on sait moins, c'est que Hubert Nyssen blogue. Non, bloguer n'est pas le terme exact mais il tient ses carnets et nous les offre en ligne, avec une publication pluriquotidienne sur son site. On y trouve son univers d'éditeur, d'ancien éditeur, de président et fondateur d'Actes Sud, il parle de ses amis écrivains, historiens, artistes, de sa santé, de sa famille, des faits du présent, de l'actualité, de ses souvenirs, du temps qui passe...
et... du temps qu'il fait... notamment quand le Mistral souffle sur la Provence, terre d'accueil de ce Belge exilé.
Désormais chaque fois que le Mistral se lève, je pense - tout d'abord à mon père que cela va mettre de méchante humeur - puis très vite, je me connecte aux carnets d'Hubert Nyssen : que va-t-il, lui, en dire cette fois ?
J'aime sa colère contre ce vent fou et les mots qu'il lui assène. J'aime qu'il le déteste avec tendresse, avec passion, avec aussi une véritable aversion et qu'il offre ainsi à ses lecteurs une Provence loin des champs de lavandes et autres cigaleries, une Provence plus gionesque que pagnolesque, dure, sévère, exigeante, têtue et capricieuse... hostile aussi... inhumaine parfois. Avec ce vent qui rend fada.
C'est aussi comme ça que je la vois moi, cette terre-là.