Parler de politique avec les ados ? #2
Le rôle des parents est d’initier les enfants à leur rôle de citoyen en répondant à leurs questions sur des actions concrètes : qui prend en charge le ramassage des poubelles ? comment est-ce que la rue est éclairée ? pourquoi est-ce qu’on va au marché à pieds plutôt qu’en voiture ?
C’est aux parents de montrer à leurs enfants qu’ils s’intéressent déjà à la vie citoyenne. C’est également ce que nous voulons faire à travers les pages carnet du livre.
De plus, les dessins animés et les livres abordent des questions politiques : Pocahontas aborde la colonisation et le racisme ; Mulan montre une femme qui tente de s’imposer dans un monde exclusivement masculin, Le Prince et le Pauvre traite des inégalités sociales...
Les élections de délégués de classe, qui sont donc les premiers moments où l’enfant peut voter et choisir un représentant, doivent être l’occasion pour les parents d’expliquer le rôle de citoyen actif que deviendra plus tard leur enfant.
Mis bout à bout, tous ces éléments permettent à votre enfant d’appréhender ce qu’est la vie citoyenne et donc la politique. Il est important pour cela de discuter avec lui et de l’aider à se forger son opinion. Je ne pense pas qu’il faille réserver la politique “aux adultes”, on peut au contraire en parler avec les enfants à table, ce qui donne finalement l’occasion aux parents d’expliquer leur opinion... et parfois même d’en changer!
Oui, bien sûr, comme pour les idées religieuses, cela fait partie de l’éducation. En réalité, sans même parler de ses opinions politiques, elles transparaissent car elles font partie d’un mode de vie. Par mimétisme, les enfants auront tendance à penser comme vous, c’est donc le rôle difficile des parents d’expliquer leurs idées sans les imposer.
Tout est dans la manière dont on explique ses idées. A mon sens, la vraie question est “comment faut-il en parler ?” Certaines valeurs des parents sont imposées (souvent les valeurs religieuses puisqu’elles font partie d’une pratique quotidienne), mais il faut laisser aux enfants le libre choix de leurs opinions. Pour cela, on peut par exemple leur montrer des débats politiques avec plusieurs versions, recevoir des amis de différentes tendances politiques à la maison pour faire comprendre à votre enfant qu’il ne faut pas être sectaire mais au contraire ouvert et accepter les idées différentes des nôtres. On peut parler de tout avec ses enfants (racisme, argent, sexualité...), il n’y a pas de sujet de discussion tabou dans un pays démocratique.
Aux parents de “jouer le jeu” en discutant et non en imposant un point de vue unique, il faut laisser leur liberté de penser aux enfants, sans chercher à renier ses valeurs (il est important d’expliquer pourquoi on les défend). Nous avons voulu aider les enfants à faire ce recensement d’opinions pour mieux se forger la leur.
Je ne m'intéresse pas à la politique, mais eux s'y intéressent... Comment je réponds à leurs questions ?
A nouveau, c’est le rôle des parents de pousser leurs enfants à s’intéresser à un maximum de choses, y compris la politique pour les préparer à leur rôle de citoyen. Il faut donc pour cela discuter des actions quotidiennes, de la vie en société, tout simplement. Très rapidement les questions fusent : pourquoi est-ce qu’on n’achète pas cette voiture ? avec quel argent construit-on les routes et les voies ferrées ? Ces questions sont politiques : pourquoi est-ce qu’il y a des riches et des pauvres ? Pourquoi est-ce que l’on paie des impôts ? A moins de vivre dans un vase clos, il est peu probable que vous ne vous intéressiez pas à la vie de la société et donc que vous soyez totalement désintéressé de la politique. En parler avec ses enfants est peut-être aussi l’occasion de s’intéresser de plus près à la politique politicienne.
Ils ont déjà des opinions politiques et veulent s'engager...
Comment le faire si l'on est pas majeur et quelles sont ces différentes possibilités ?
Dès le collège, on peut se présenter aux élections de délégués de classe, on peut s’engager dans une association ou participer au conseil municipal des jeunes. Évidemment c’est plus facile quand les parents s’intéressent et s’impliquent déjà eux-mêmes en politique, mais il ne faut pas freiner l’engagement tant qu’il ne nuit pas à la scolarité. L'engagement, par exemple dans la vie d'école, peut même s'intégrer harmonieusement à la scolarité !