dans la solitude des petites maisons
A présent le vague à l'âme du dimanche soir n'existe plus. Pas de crainte d'une semaine contrainte, de réunions inutiles, de rendez-vous redouté, de rythme imposé.
Néanmoins. Le lundi matin, c'est la solitude permanente qui pèse. Travailler dans un lieu avec des gens qui ne sont pas du tout du même univers. On se côtoie, on se frôle mais nos préoccupations et nos univers sont sensiblement différents, voire hermétiques. Personne avec qui vraiment échanger, et ce parfois pendant des journées entières, c'est le passage obligé avant que le projet soit ficelé. J'avais beau le savoir, il y a des moments de cafard.
Aucune situation n'est idéale. Je lis aussi de nombreux blogs, je parle avec des gens qui ne font pas le métier qu'ils souhaitent exercer, qui sont sous pression, ou au contraire qui s'ennuient, qui rêvent d'autre chose, qui ont des projets qui resteront en l'état.
Du coup, je me replonge dans ma solitude. En me disant qu'elle est temporaire. Et que j'ai malgré tout pris le chemin qui me convenait.
Mais ce matin, direction Aix-en-Provence, la Cité du Livre pour un entretien particulièrement riche, dense, plein de bons conseils avec Greta. L'impression de respirer à nouveau, de repartir gonflée à bloc, d'avoir parlé avec quelqu'un qui comprend mes mots, qui répond à mes questions, qui partage ce que j'aime. Je ne sais pas comment dire ça. Etre avec ses pairs.
Mine de rien, ils sont précieux ces rendez-vous qui préparent la suite. Ils aident à passer cette étape de création où tout est encore dans les cartons et où on a parfois l'impression d'avoir de gros blocs de béton qui pèsent sur le front.