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L'épicerie de l'orage
26 février 2010

Internet, crise, prix unique du livre…

Dans une étude publiée il y a quelques jours, l’institut GfK nous donne quelques [bonnes ?] nouvelles du marché du livre. Le livre ne connaît pas la crise, ou si peu – on y reviendra dans un prochain post. + 3,9% en 2009, en plein marasme consumériste, le chiffre mérite d’être noté. Livre valeur refuge, livre produit culturel pas trop cher, livre qu’on achète encore comme une pâtisserie à déguster au sortir de la librairie. Mais livre aussi qu’on se fait livrer, chaque année un peu plus, après l’avoir choisi sur internet : 2009 aura vu une augmentation des ventes en ligne de 24 % - moins que l’ensemble du e-commerce français, mais ce n’est pas mal quand même.

Et c’est peut-être là que réside la plus grande surprise de l’étude Gfk : si 97 % des consommateurs disent attendre beaucoup du développement de ce moyen de distribution du livre, c’est essentiellement parce qu’ils en attendent… des avantages en terme de tarifs ! Quel étonnement pour moi [moi qui signe les posts pourpre et qui suis sensé vous parler d'économie du livre et toute cette sorte de choses...] de découvrir que 83 % des Français ne savent pas qu'il existe un prix unique du livre !

Alors oui, nous le disons haut et fort : sans prix unique du livre, pas de librairie indépendante ; et sans librairie indépendante, pas d’édition indépendante non plus. Si le prix du livre était libre, la vente en reviendrait pour une part écrasante aux grandes surfaces, "culturelles" ou non, comme c'est déjà le cas aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs. Le livre ne peut pas être un produit concurrentiel "normal", sinon le "petit" livre est mort. Parce que pour faire de gros rabais il faut envisager de grosses ventes, faire du volume, et qu'on ne fait pas du volume, ou si rarement, avec des "petits" livres...

Et quand on veut faire, comme nous, des livres d’artisans, qui auront besoin de points de vente indépendants, autant que d’Internet, pour se défendre face aux mastodontes de l’édition, on se dit que cette loi naguère mise en forme par Jack Lang est décidément une bien belle invention.

 

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Crédit photo : PBNL

Le Motif, Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France, a lancé en décembre 2009 une campagne d'information sur le prix unique du livre. Cette campagne, qui a notamment pris la forme d'un bandeau rouge de type "prix littéraire" distribué aux libraires, a été confiée à l'agence PBNL.

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Commentaires
M
Allons-y tout de go. Optimistes, oui, certainement. Il en faut une bonne dose, d'optimisme, pour s'attaquer à la pente longue et sinueuse de la création d'une maison d'édition. Faire des livres, c'est long. Et les vendre, c'est difficile. On ne soutiendra pas le contraire.<br /> Mais cet optimisme, il nous tient aussi parce que ces turbulences, comme vous dites [on se vouvoie, comme à la radio ?], nous ne les voyons pas comme des monstres incontrôlables qui rendent la vie angoissante. Nous les voyons comme des chances. Internet, les nouvelles techno ? Une chance - nous venons tous les deux de cet univers, et nous savons que les réseaux qui s'y tissent peuvent aussi être de beaux vecteurs de partage et de culture. La crise, la déprime des ménages ? Une chance, si elles conduisent un peu chacun à s'interroger sur le dessous des cartes, à construire son propre regard sur le monde, à moins se laisser dicter une pensée unique. Les "technonumérologues" ? Une chance, peut-être, que les livres - des mots et des images tricotés, qui peuvent vivre ensemble sur tout support - touchent des lecteurs nouveaux, pour qui le volume de papier est intimidant, quoi qu'on en dise, ou qui sont nés avec un écran sous les yeux...<br /> Notre optimisme n'est pas béât. Il vient de là : nous refusons de nous laisser dicter notre humeur par les "turbulences".
D
Ma libraire me disait hier, tandis que je lui achetais à prix unique "Un livre" de Hervé Tullet ;-), que son chiffre d'affaires a baissé de 13% en 2009 mais que, bonne nouvelle, le nombre de clients est resté stable. Ceux qui lisent ne s'arrêtent donc pas de lire mais achètent moins de livres d'art, plus de livres de poche, ... tout de même : moins de livres tout court. <br /> Elle me racontait aussi que, le mois dernier, prise d'une soudaine frayeur que le livre disparaisse purement, simplement et rapidement, elle avait acheté pulsionnellement, d'un coup, une quantité considérable de livres qu'elle avait envie d'avoir chez elle pour pouvoir les lire en papier si jamais les technonumérologues emportaient définitivement le morceau. <br /> Et vous voici donc épiciers, vouzôtres, prêts à affronter toutes ces turbulences, de la crise économique, de la déprime des ménages, de l'Internet triomphant, des nouvelles technologies boîtedepandoresques (même pas peur), des banquiers presse-citron, et je trouve que, tout à votre rêve, vous nous insufflez là un bon bol d'optimisme.
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