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L'épicerie de l'orage
21 janvier 2010

Petits cailloux #3

Pour que les choses soient claires et parce que les posts des jours précédents m'agacent déjà en les relisant ;-)
Oui, on a le luxe de choisir peu ou prou notre mode vie. On n'est pas rentiers, il faut bien qu'on mange - par conséquent que l'on travaille - et on a choisi de travailler différemment, de partir vivre à Marseille, d'organiser notre vie en nous occupant beaucoup de notre petit garçon, du temps de vivre, de créer, de réfléchir.
Non, ça n'est pas forcément facile à faire comme choix. Il faut un peu de courage et d'inconscience. Du travail aussi, de la rigueur, quelques nuits d'insomnies. Et on encourage d'aucuns à faire comme nous.
Mais.
Mais.
C'est malgré tout un luxe qui n'est possible que pour quelques happy few dont nous sommes conscients de faire partie.
Et ces considérations et histoires cailloutesques sont parfois déplacées et m'agacent prodigieusement.
Je n'oublie pas que pour 95% [?] de l'humanité, les gros cailloux c'est manger, boire, avoir un toit, se soigner, soigner ses enfants, lutter pour sa dignité et sa liberté.

Et puisqu'il est question de cailloux, je vous laisse avec un extrait de Minerai Noir de René Depestre, poète haïtien.

Mon avenir sur ton visage est dessiné comme des nervures sur une feuille,
Ta bouche quand tu ris est ciselée dans l’épaisseur d’une flamme,
La douceur luit dans tes yeux comme une goutte d’eau dans la fourrure d’une vivante zibeline,
La houle ensemence ton corps et telle une cloche ta frénésie à toute volée résonne à travers mon sang
Comme tous les fleuves abandonnent leurs lits pour le fond de sable de ta beauté,
Comme des caravanes d’hirondelles regagnent tous les ans la clémence de ton méridien,
En toute saison je me cantonne dans l’invariable journée de ta chair,
Je suis sur cette terre pour être à l’infini brisé et reconstruit par la violence de tes flots,
Ton délice à chaque instant me recrée tel un coeur ses battements,
Ton amour découpe ma vie comme un grand feu de bois à l’horizon illimité des hommes.


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